Retour...

La nuit, les étoiles qui brillent, la brume qui se déplace dans cette forêt, les animaux endormis qui se blotissent dans le froid de l'hiver... Tous çà me rappellent le bonheur... et la tristesse.

Ô combien de temps.
Combien de temps n'avais-je pas foulé cette herbe... N'avais-je pas observer la beauté de la nature qui commence à disparaître de l'autre côté du havre.
Ce Retour me soulage. Les derniers mois passés derrière ce domaine m'ont durcis. Si on me regardait, on croirait que des années ce sont écoulées... Mais heureusement, je ne me suis absenté que neuf mois.

Oui, bien sûr, c'est trop. C'est trop car je suis partis là. Comme çà. Sans prévenir. Abandonnant les coeurs d'une femme et d'un fils. Il ne connaît même pas son père dailleurs. Je me souviens avoir vu ses petit yeux briller quand tu es né au monde. Tu étais beau.

C'est fou comment tu ressemblais à ta mère...
Peut-être que cela à changer maintenant... Et si je n'étais plus le bienvenu... Si je devais repartir... à cause... de cette bêtise...

Alors...
Alors, je n'ose même pas imaginer...

Les arbres se font plus nombreux. La nuit devient imposante. On ne voit plus beaucoup. Mais je suis un elfe, j'aperçois une maison de bois enchevétrée dans des branches. Malgré les feuilles absentes des arbres -oui l'hiver est bien présent lui aussi, lui il n'a pas joué à cache-cache avec le temps...- j'aperçois difficilement les fenêtres et la porte. Une porte qui a laissé passer beaucoup de souvenirs, pour malheureusement, m'avoir fait plus réfléchir sur un comportement stupide, digne de... de...

Malheureusement, je crois qu'il n'y a pas plus stupide que "Ëarendil Callantel". Elfe, qui, s'il ne cachait pas ses oreilles pointus, aurait plus l'air d'un métèques... D'un voyageur furibong, d'un magicien décrépit... J'ai beau paraître plus joyeux, la fatigue ne fait qu'envahir un bien morne visage. Moi qui pensait ne jamais ressentir la lassitude de la vie grâce à un pouvoir... Quel pouvoir...

Maintenant, je me trouve sous l'entrée. J'ai peur de déranger. Je devrais revenir plus tard. Mais "plus tard", n'étais-ce pas ce que je me répétais pendant ces mois ? N'étais-ce pas ce qui m'a fait douter et devenir encore plus stupide que je ne l'étais ?
Pourtant, il suffirait de sauter sur cette branche, d'entrouvrir la porte dans le couinnement familier, de regarder s'ils dorment...
Tout paraît si simple. Mais s'ils n'habitaient plus là ? Si elle ne voulait plus de moi, de ce fou qui est reparti pour une bien sombre raison...

Je n'en peu plus de me poser des questions, d'évoquer des hypothèses. C'est bien trop tard, je ne devrais pas. Alors je me détourne et je marche plus loin.
Demain, si tout se passe bien... Il y aura de l'agitation, de la vie quoi...

Je trébuche par manque d'inattention. Je suis trop fatigué, je m'accoude sur un immense arbre. Je passe ma main sur mon visgae. Cà pique... depuis combien de temps je ne me suis pas aperçu de cela ? Une fine barbe se jourait-elle de moi ? Tant pis, je susi ce que je suis, et c'est bien dommage...

Ma vue se trouble... Je vais vraiment dormir par une nuit aussi désastreuse ? Une nuit d'un brouillard dense, d'une brise glacée, qui entre dans mes nombreux vêtements... Une nuit d'un ciel voilé, qui n'a rien a envié à la scène qui vient de lui être exposée, une nuit longue et exténuante parmis toute cette faune...

Une nuit qui annonce un Retour...

Ellana s’étira en se redressant sur sa paillasse. Elle ne pu réprimer un cri de douleur. Elle se sentait fourbue, malade, et ce depuis… neuf mois. Elle n'y avait trouvé aucun remède.
D’où pouvaient bien venir ce mal, ces courbatures, ces élancements qui lui lacéraient l’abdomen, comme un couteau terriblement acéré ? Elle n’en savait rien… enfin, au fond d'elle même, bien sur qu'elle le savait. C’était apparu du jour au lendemain… Enfin, d’un jour important à un autre jour important. Celui de la naissance de son fils et celui où… il avait disparu… il était parti.
La jeune elfe n’avait pas réussi à se faire une raison, à soigner se cœur brisé par un amour déçu. La seule chose qui avait réussi à la retenir, à l’empêcher de s’en remettre au pire était Elÿos, son fils.

Son fils…

Hier, elle l’avait lavé à la source comme d’ordinaire. A chaque fois où elle allait se baigner dans cette rivière, elle se trouvait plus maigre, ces traits étaient plus creusés de jour en jour, elle acceptait ce brusque vieillissement de moins en moins.
Puis, elle avait serré Elÿos contre elle, comme d’ordinaire, pour se consoler, pour les consoler… Lui qui n’aurait jamais quelqu’un à appeler « papa ».
Elle l’avait nourri, comme d’ordinaire, en caressant ses petites oreilles pointues… Tellement attachant.
Enfin, elle l’avait couché, il n’avait pas pleuré comme ordinaire. Ellana se demandait parfois, avec sarcasme, si ce calme n’était dû à la brusque réprimande d’Ëarendil le jour de sa naissance. Puis, elle-même s’était couchée, n’avait pas réussi à s’endormir, avait versé quelques larmes…

Comme d’ordinaire.

Enfin, Ellana mit un terme à ces sombres pensées, secoua ses cheveux raides qui tombaient tristement sur ses épaules et malgré ce mal qui lui déchirait les entrailles, elle se redressa, et se dirigea vers le petit tas de couvertures, à l’autre bout de la pièce. Elle s’accroupi, ses genoux craquèrent. Elÿos ouvrit brusquement les yeux. Sa mère eut un mouvement de recul.
La noirceur profonde de ces iris était exactement similaire à celle de sa mère. Mais pour le reste…
Elle prit dans ses bras, il ne ronchonna pas, il se contenta de la regarder… Ce qu’il pouvait ressembler à son père… L’expression de son visage, ses cheveux d'un blonc presque blanc qui lui faisaient cligner les yeux au soleil, son nez, sa bouche… Quand ce petit être aux grosses joues la fixait ainsi, Ellana se revoyait avec Ëarendil, le soir où…

Elle secoua la tête, se maudissant de penser encore à lui. Elle sauta en bas de l’arbre, Elÿos serré contre elle, la fixant toujours.

-C’est l’heure du bain, mon tit gars !!

Ils firent quelques mètres, puis la jeune elfe s’arrêta net. Il y avait quelqu’un, là, allongé sur le sol. Ellana déposa son enfant par terre, et s’accroupit au pieds le l’inconnu, dans un nouveau « crac ». Elle se racla la gorge… Il ouvrit les yeux. Elle ne pu retenir un cri de stupeur… Ce bleu… Un inconnu…

Il était revenu…

Le coeur de la jeune femme manqua un battement pendant qu'il la fixait ainsi. Le sang quitta son visage, et le peu de couleur qui était encore présent sur son visage s'évanouit complètement.
Ellana se laissa tomber en arrière, se rattrappant avec ses mains...
Il n'avait pas changé... Si, il avait une barbe.

Ëarendil dormait. Il avait glissé dans son sommeil et était maintenat allongé sur le sol gelé. Tous ses vêtements le maintenait un peu au chaud, mais de toutte façon, rien n'aurait put arrêter ce froid qui lui lancinait le coeur depuis quelques mois.

C'est d'un sommeil sans rêve qu'il fut réveillé. Réveillé par un craquement d'os. Celui de quelqu'un qui s'accroupit pour inspecter quel est l'imbécile qui peut bien dormir par terre...

Il ouvrit les yeux et se releva assez rapidement, pour que la personne ne s'attarde sur lui. Tiens, cette personne lui disait franchement quelque chose... Ces yeux noirs, ces cheveux raides tombant sur ces épaules, ce regard limite impertinent, et cette façon si rebelle de se déplacer...
Il ne pouvait pas l'ignorer.
Il ne pouvait pas regner cette évidence.
Il ne pouvait que la connaître.

"Ellana."

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu sa propre voix. Elle était rugueuse et usé. Elle paraissait à la limite de l'insolance.

Et tout d'un coup, les révélations vinrent lui donner une magistrale gifle intérieure. Il devait maintenant lui expliquer. Tout expliquer. Ne rien ommettre. Ne plus rien lui cacher...
Mais fallait-il encore qu'Ellana veuille bien l'écouter.

"Ellana... Je... Tu..."

Quel égoîste il faisait. L'elfe qui se tenait devant lui n'avait pas bonne mine, à çà non ! Et il allait passer outre ce détail ? Quel imbécile...

"Ellana, répéta-il une troisième fois, co... comment vas-tu ? Tu... que..."

Mais était-il vraiment aussi stupide qu'il n'y croyait ? Bien sûr que non, qu'elle n'allait pas bien ! C'était flagrant ! Même un ermitte miope dans une mine non éclairée aurait pu se rendre compte de l'état plutôt... inquiétant de l'elfe !
Il se releva à la même hauteur que la jeune femme.

"Je vais te soigner. Je vais t'expliquer tous ce que tu ne sais pas. Je suis sincèrement désolé... J'ai fait la plus grosse erreur de ma vie, tu vas sûrement ne pas vouloir m'écouter, et cela ne m'étonnerait pas. Alors, libre à toi de m'ignorer ou de m'écouter, fait comme gré te semble..."

Silence.

"Mais sache que... tu m'as manqué."

Le soleil se leva et éclaira de mille feux le feuillage blanc de la forêt.
On aurait dit qu'à cet instant, un éclair avait éclairé tout le Monde entier.

Ellana continuait de regarder fixement cet être qu’elle avait cru ne plus jamais revoir. Elle se pinça discrètement le bras, juste pour vérifier qu’elle ne faisait pas encore un de ses rêves dans lesquels elle se trouvait face à lui, et où il s’éloignait de plus en plus, jusqu’à diparaître.

Oh, que non, elle ne rêvait pas… Elle ne rêvait pas du tout, même… Il était bien là cet imbécile… cet abruti… cet enfoiré… ce s***** !!! A mesure qu’elle remuait ces sombres pensées dans sa tête, Ellana sentait la haine, la fureur, la rage monter en elle… Cela commençait à bouillir très sérieusement, tous ces coups bas accumulés depuis neuf mois. Attention, explosion imminente (au moins, tu seras prévenu XD).

Mais la tension retomba brusquement lorsqu’il l’appela par son prénom d’une voix si usée, même triste. Finalement, elle n’avait pas du être la seule à souffrir. L’elfe continua de le dévisager. Lui aussi avait les traits creusés, lui aussi. Et son visage d’une texture si lisse et si soignée habituellement était parcouru d’une fine barbe blonde. Non, il n’avait pas l’air d’aller fort.

Pourtant, il était le seul le seul à pouvoir ouvrir la bouche… enfin, à balbutier quelques mots isolés qui n’avaient aucun sens… Ellana le fixait d’un air interrogateur, un sourcil levé avec insolence. Elle ferma brusquement les yeux lorsqu’il voulu savoir si elle allait bien…

Pense : Seigneur… J’avais oublié à quel point il manquait de tact…

Elle garda ses yeux clos, le laissant lui dire qu’il allait la soigner, qu’il faudrait l’écouter, patati et patata. Ellana remarqua à peine qu’il s’était arrêté de parler jusqu’à ce qu’il dise :

"Mais sache que... tu m'as manqué."

L’elfe rouvrit brusquement les yeux, ne sachant pas trop comment réagir… puis elle s’approcha de lui et murmura dans un souffle :

-Ëarendil… tu es tellement…

Et là, Ellana perdit le contrôle d’elle-même. Elle vit son bras se lever brusquement, et sa main se propulser brusquement vers la joue d’Ëarendil, qui recula d’un bon mètre sous la puissance du choc. Le claquement retentit dans toute la forêt, les oiseaux s’envolèrent au même moment où le rare soleil de novembre pointait le bout de son nez à travers la cime des arbres. L’elfe ne se retint pas de hurler :

-PATHETIQUE !!!!

Les petits oiseaux les plus courageux qui étaient restés dans les arbres s’envolèrent pour de bon, cette fois-ci. Le silence devint pesant. Il était juste troublé par la respiration haletante de la jeune elfe, dont les épaules se soulevaient au rythme des lourds battements de son cœur, et par les petits gémissements d’Elÿos, effrayé par le brusque énervement de sa mère. Cette dernière prit son enfant avec précaution, et le serra dans ses bras pour le calmer… Et pour se calmer elle-même, par la même occasion.

Puis, lorsqu’il eut cesser de couiner, elle le montra à son père.

-Et lui ?? Il t’a manqué, ou non ? Parce que pour le moment, tu n’as fait que t’adresser à moi… Tu ne l’avais pas oublié, quand même ??

Ellana inspira calmement l’air frais du matin. Elle avait décidé de ne pas être odieuse. Cela ne servirait à rien. Elle murmura.

-Parce que à moi aussi, tu m’as manqué… Mais je me demande si pour lui ça n’a pas été encore plus dur…

Elle désigna son fils. Elle hésita une demi seconde, mais le lui tendit. En principe, il était immunisé contre les pouvoirs de son père, puisqu’ils avaient le même sang. Et quand il l’avait pris dans ses bras à sa naissance, rien ne s’était produit.

Une gilfle. Ëarendil ne s'était pas du tout attendu à cela. Il se releva tout penot de la terre, ne faisant même pas attention à la terre qui recouvrait une nouvelle fois ses vêtements poisseux.

Etait-il aussi pathétique qu'Ellana le disait ? Sûrement, avec sa barbe grisonante, son regard fatigué et cette lassitude dans la voix... Pathétique car en plus il faisait pitié ? Et vlan ! Un coup de plus dans l'honneur ! Que fallait-il de plus pour être dans une posture aussi honteuse ?

Un fils avec une bouille d'ange qui vous regardait étrangement. Peut-être que cela suffisait à vous mettre dans une cituation encore plus déplorable.

Elÿos... Ce qu'il avait changé ! Il avait grandi, avait des petits cheveux blonds tirant sur le blanc, comme lui, un visage avec des traits fins, comme lui, mais de grosses joues, comme pratiquement tous les bébés, par contre de grands yeux noirs percants. Comme Elle.
Les traits de l'enfant était sûrement plus beaux à voir que ceux de son père, vu dans quel état il était.

-Et lui ?? Il t’a manqué, ou non ? Parce que pour le moment, tu n’as fait que t’adresser à moi… Tu ne l’avais pas oublié, quand même ??

Ellana respira pour ne pas exploser. Et puis, elle reprit sous l'oeil pitoyable d'Ëarendil.

-Parce que à moi aussi, tu m’as manqué… Mais je me demande si pour lui ça n’a pas été encore plus dur…

Elle lui tendit son fils. Leur fils, qui gasouillait maintenant en attrapant les cheveux de son père.

"Il est... mignon..."

Ëarendil avait mis des gants car l'hiver ne faisait pas vraiment du bien aux membres exposés librement au froid, mais Elÿos ne craignait rien. Enfin, il le pensait, car, étant son fils, il devait forcément posséder de futurs dons comme son père !

Ëarendil redonna le bébé à Ellana. Même s'il sentait son fils en sécurité, il n'osait pas le garder indéfiniment au creu de ses bras... Ëarendil redoutait toujours de n'avoir pas pû contrôler son pouvoir lorsqu'il avait touché Ellana pour la première fois. Jamais au monde, il voulait que çà se reproduise, et mette la vie de quelqu'un en danger !

Il regarda, embarrassé, Ellana, et passa sa main dans ses cheveux pour essayer de troubler le silence qui se faisait dérangeant...

"Hum... si tu crois que j'avais oublié Elÿos, tu te trompes, je n'ai pensé qu'à vous deux chaque jour depuis mon départ... Il faut que tu saches... si je suis parti comme çà, sans prévenir, c'est qu'il avait des raisons... En dehors de Narlÿam, il y a des problèmes... Des émeutes se produisent souvent la nuit, et de nombreux êtres d'espèces magiques meurent à chaque fois. Je voulais les aider, mais il y a eu des complications... Mais finalement, j'ai réussi à revenir..."

Ce que l'elfe disait ne le réjouissait guère... Bien sûr, ces paroles avaient du vrai, mais il avait ommis quelques passages pour ne pas affoler Ellana... Il faudrait cependant qu'il lui raconte tous car il s'était juré de ne plus détourner la vérité !

Mais, ce qui le préoccupait un peu plus maintenant, c'était sa santé. Il ne se sentait vraiment pas au meilleur de sa forme et il avait parfois des moments d'absence. Cela aurait été excusable s'il ne possédait pas le cinquième éléments. Il n'avait jamais ressenti fatigue et maladie dans son corps, mais là, c'était bien ce qui se produisait...
Le cinquième élément l'abandonnait, et il en savait la raison. Ce n'était pas aussi pour sauver des vies étrangères qu'il était parti pendant neuf mois.
C'était aussi pour sauver la sienne.

Il sentit ses jambes céder et il s'acroula par terre, évanoui.

Ellana regarda Elÿos dans les bras de son père. Au début, il l’avait regardé fixement, comme si cette tête lui rappelait étrangement quelque chose. Puis il avait souri, en ouvrant grand sa bouche encore dépourvue de dents. La jeune elfe avait toujours aimé qu’il lui adresse ces sourires édentés, cela lui faisait oublier son malheur, juste pour quelques instants.

A présent, leur enfant jouait avec les mèches mi-longues d’Ëarendil. Ellana ne pu retenir un fin sourire. Qu’ils étaient beaux !! Elle aurait tellement souhaité que cette scène dure des heures, pour que la douce chaleur qu’elle commençait à sentir dans son abdomen continue à se propager. Mais Ëarendil eut un sourire crispé en lui disant :

"Il est... mignon..."

Il le lui redonna. Ellana comprit. Elle comprit la gêne qu’il pouvait ressentir. Malgré le fait qu’il porte de durs gants en cuir et qu’Elÿos soit immunisé contre ses pouvoirs, il restait une certaine appréhension, qui s’en irait avec le temps. La jeune elfe eu un sourire entendu lorsqu’elle reprit son fils au creux de ses bras. Elle regarda Ëarendil passer une main embarrassée dans sa fine chevelure blonde. Dans ces cas là, Elly savait bien qu’il y avait juste à attendre, attendre qu’il dise ce qui lui brûlait la gorge….

Et il le dit. Ellana resta figée durant toute la phrase. Ainsi, il ne l’avait pas quittée par lâcheté… Il ne l’avait pas laissée tomber par peur d’avoir à assumer son rôle de père… Du moins, pas que pour ça.

Pense : Mais qu’es-tu bête, ma pauvre Elly !!! T’avais pô pigé qu’il voulait faire son héros ?? Le vlà bien, tiens, à vouloir sauver des milliers de vies à lui tout seul…

La jeune elfe ferma les yeux, pour se retenir de lui en remettre une. Bien sur, ce qui se passait était grave. Très grave, même. Mais…

-TU AURAIS PAS…

La fin de sa phrase (pu me prévenir^^), s’étouffa dans sa gorge, lorsque le teint d’Ëarendil prit brusquement une couleur blanche inquiétante. La jeune elfe n’eut pas le temps de réagir : il s’écroula sur le sol, inconscient.

Ellana ne réfléchit pas longtemps : si Ëarendil était tombé ainsi, c’est que son niveau d’épuisement était tel qu’il avait perdu tous ses pouvoirs d’énergie. Elle prit son fils dans ses bras, et l’attacha dans son dos à l’aide de la vieille tunique qu’Ëarendil portait sur lui, avant qu’elle ne la déchire. Elle couru jusqu'à la cabane de l’elfe, située dans l’arbre à côté du sien. L’endroit était incroyablement propre et bien rangé, comme s’il n’avait pas cessé de vivre là. Mais Ellana ne s’y attarda pas. Elle prit au hasard un nouveau pantalon, une nouvelle tunique, et sauta à bas de l’arbre, alla dans son propre logis pour prendre sa trousse de premier secours (prévoyante la tite Elly^^). Puis, elle couru à toute vitesse à l’endroit où Ëarendil était étendu, inconscient.

Par chance, il avait eut la présence d’esprit de s’endormir la veille à deux pas de la rivière où elle se baignait tous les jours. Ellana, sachant que ses pouvoirs étaient annulés par sa brusque fatigue, l’attrapa par les bras et le traîna du mieux qu’elle pu jusqu’à la berge. Tous ses membres la faisaient souffrir, mais elle n’y prêta pas attention.

Arrivée là, Ellana détacha Elÿos de son dos, et le posa délicatement sur le sol. Puis, elle se tourna vers Ëarendil. Lorsqu’elle avait arraché son haut, elle n’avait pas remarqué toutes les blessures qui zébraient son torse, et sa maigreur. La jeune elfe commença à laver les blessures presque toutes infectées à grande eau, et appliqua dessus une pâte verdâtre à base plantes. Lorsque son abdomen fut propre, Ellana s’attaqua à ses jambes dans un état tout aussi catastrophique.

La jeune elfe se sentait bizarre tout en lavant ce corps malade. Non pas qu’elle se prenait pour une voyeuse, mais le fait de toucher la moindre petite parcelle de sa peau lui procurait un étrange bonheur. Ellana sourit malgré elle. S’était finalement la première fois qu’elle pouvait ainsi le toucher ainsi, à loisir.

Lorsqu’il fut entièrement lavé et soigné, l’elfe, à contre cœur (nan, c’est pas une perverseuh !!!^^), lui fit enfiler son pantalon et sa tunique propre. Ellana hésita à le réveiller en lui envoyant une grande giclée d’eau sur le visage, mais elle se dit qu’il avait plus besoin de repos qu’autre chose. Elle l’adossa contre un arbre. Quand il reprendrait conscience, elle lui poserait toutes les questions qu’elle voudrait, sur ses prétendue « guerres ».

Elÿos ronchona. Sa mère tourna vers lui un regard inquiet. Il n’avait jamais fait cela. Elle leva pourtant les yeux vers le ciel, et remarqua que la matinée était déjà bien avancée. Ellana prit son fils dans ses bras, et le porta à sa poitrine, tout en s’asseyant sur un rocher. Il devait mourir de faim.